16 novembre 2006

Le temps qui passe...

Geneviève m'a envoyé ce soir les photos de groupe que nous avons prises ce mardi 14 novembre. Je l'ai un peu bricolée pour que tout le monde soit sur la même photo, et j'espère que vous l'aimerez. Elle respire la joie de vivre, à l'image de ce petit moment magique que nous avons partagé. De ma jeunesse américaine, je garde le souvenir impérissable de ces fins de promo, où tous les "graduates" jettent leur chapeau en l'air. C'est comme un arrêt image qui balise la route de notre vie. Ainsi, je me souviens de notre première rencontre mais pas d'image collective, seulement un ressenti très individuel. Alors que là, c'est notre groupe que je vois, cette unité que nous formons avec toutes nos différences, cette richesse incroyable que j'ai appris à aimer au fil du temps et de nos échanges. Qu'allons nous devenir ? Qu'allons nous faire de toutes ces choses qui nous ont traversés, qui se sont installées en nous, qui nous ont modifiés... De belles choses, surement, quelles que soient les formes qu'elles prendront... Cet endroit nous permettra de nous retrouver, Remy suggère que nous le fassions dans la vie réelle, une fois par mois, Geneviève propose de le faire au Select, à Montparnasse, un haut lieu des échanges de pensées et de mots... Qu'en pensez-vous ? Pour terminer, ce billet trouvé sur le blog La Troisième Voie de Marc Traverson.

"Petites stratégies d'avenir

Rothko L'avenir n'existe pas. C'est une construction mentale. Et quand j'écris l'avenir, je ne parle pas nécessairement des dix années qui viennent, mais peut-être de la minute qui suit, ou du rendez-vous qui vous attend cette après-midi. La minute n'existe pas. Le rendez-vous non plus. Ce sont des images mentales, ou - mathématiquement - des événements probables.
Pour autant, est-il possible de ne pas penser l'avenir ? Schématisons à l'extrême :

- les peuples orientaux, et ceux du Sud, ont traditionnellement une approche plus fataliste de l'avenir. Ce qui arrivera est affaire de destin. Ce qui doit arriver arrivera. Ce que l'on projette de faire dans l'avenir est toujours improbable, fragile, soumis au hasard, ou à la bienveillance divine. Inch Allah !

- Les occidentaux vivent dans l'avenir. C'est-à-dire qu'ils tendent à habiter un espace mental tout entier polarisé par le temps qui vient. Pour orienter le champ des possibles, ils modélisent ce qui est susceptible d'advenir - ils font des plans, prévoient des stratégies, remplissent des agendas.

Les uns prennent le risque d'abandonner la construction du présent faute de se sentir décideur de l'avenir. Les autres, celui de ne plus vivre l'instant parce qu'ils sont absorbés dans un rêve de futur.

Ajoutons que bien souvent l'anticipation est anxiogène (par exemple, quand on pense à l'avenir sous la forme d'interrogations dont on ne peut avoir la réponse : serai-je à la hauteur de l'événement, va-t-il venir au rendez-vous, les circonstances seront-elles favorables, etc.). Et le plus souvent cette interrogation, cette projection dans des circonstances espérées ou redoutées, se réalise à un niveau subconscient. Cela signifie qu'il arrive que l'on en prenne conscience -- mais que bien souvent il s'agit, comme disent les informaticiens, d'une "tâche de fond".

Parmi les stratégies conscientes à mettre en oeuvre par une personne, je vois notamment celles-ci:

- s'inscrire consciemment dans une démarche de réflexion systématique sur l'avenir. C'est la prospective. Sur le plan individuel, on peut utiliser des outils comme la visualisation en PNL: construire une image mentale qui représente les objectifs que nous voudrions atteindre, se représenter les succès de nos efforts, etc.

- prendre du recul par rapport au "singe mental" et à ses agitations. Donc se réancrer dans l'instant, dans le présent du corps et du souffle (pratique de la méditation, du yoga, du Zen, etc.) Expérimenter le lâcher-prise et le détachement, le non-vouloir.

- Faire un travail en profondeur avec un professionnel compétent et bienveillant sur les motivations inconscientes de nos anticipations : reconnaître les racines d'un manque de confiance ou d'une anxiété devant l'approche des événements. Psychanalyse, psychothérapies...

- devenir philosophe. Apprendre le fatalisme éclairé auprès des bons auteurs et des vieux sages.

Evidemment aucune de ces démarche n'est antagoniste d'une autre. C'est dire qu'il y a de quoi faire pour accepter demain avec confiance.

13 novembre 2006

L'Empire contre-attaque !

Vania a attiré notre attention la semaine dernière sur le bruit fait par le livre "L'Empire des Coachs, une nouvelle forme de contrôle social." Après réflexion, j'ai décidé de lire ce livre même si j'ai peu envie de revenir à nos débats sur les abus, les excès, les dérives et les déviances du coaching. Les auteurs posent une question que je me suis souvent posée avant de faire le DESU : de quoi le coach est-il le symptôme ? Pour les auteurs, le coaching n'est pas une pratique avec ses brebis galeuses, et ses vertueux prophètes, mais la dérive est au principe même du coaching, nouvel embrigadement des esprits porté par la «pensée» managériale, n’hésitant pas à prendre les habits du savant, ou les signifiants, utilisant une «novlangue" en droite ligne de la « doctrine » néolibérale, piochant dans les dialectes «psys» du moment, pourvus qu’ils soient économiquement rentables, structurant ainsi sa propre rhétorique d’influence.

Les auteurs évoquent l'une des thèses fondamentales de Nietzsche, pour qui toute conduite humaine, est motivée par la volonté de puissance. En proclamant « Dieu est mort », le philosophe, résumait le « nihilisme passif » de la civilisation moderne et la perte d'emprise des valeurs traditionnelles (représentées essentiellement par le christianisme) sur la vie des individus, ces valeurs représentant, à ses yeux, une « morale d'esclaves", créée par des individus faibles et en proie au ressentiment, qui encouragaient la douceur et la gentillesse pour privilégier des comportements servant leur propres intérêts. Nietzsche soutenait qu'il était possible de remplacer ces valeurs traditionnelles en créant des valeurs inédites, projet qui l'amena à élaborer la notion de surhomme (Übermensch), assuré, indépendant, individualiste à l'extrême, et qui contrôle rationnellement ses passions. Le surhomme est créateur de valeurs, créateur d'une « morale de maîtres », laquelle reflète la force et l'indépendance de celui qui se libère de toutes les valeurs, à l'exception de celles qu'il juge valables. A moins que la perversion ne soit davantage adaptée pour penser la soumission « librement consentie » visée par l’intervention subtile du coach ?(en référence au Petit traité de manipulation à l'usage des honnêtes gens de Joule et Beauvois).

Les auteurs utilisent aussi la pensée d'Emmanuel Levinas (que je vous conseille à tous et dont je vous parlerai dans un autre billet), sur la responsabilité qui se pose à moi, du fait du regard de l'Autre.

Ce qui m'a le plus étonné dans ce livre n'est pas le discours, mais la véhémence du propos, le mépris, et le peu d'intérêt accordé à la psychologie humaniste, et à la parole des "usagers".

Je crois que la psychanalyse orthodoxe est aujourd'hui tellement attaquée par l'usage des psychotropes et l'apport des theories cognitivo comportementales, qu'elle pose la question du déplacement des pouvoirs et des territoires.

Mais doit-on refuser la discussion ou se confronter à cette subjectivité pour continuer à s'enrichir et évoluer ? Pour ma part, je suis pour le dialogue, même si je comprends F. Délivré et son refus de discuter dans le cadre qui lui était proposé.
J'aimerais bien avoir votre avis ...

03 novembre 2006

Dansez avec Matt !

C'était le matin. Il faisait beau. Je regardais par la fenêtre, la mer était là avec cette drôle de fog qui quelquefois s'installe quand l'air extérieur est trop froid et que la terre est encore chaude... homéostasie... La veille, j'avais terminé mon mémoire, mais les mots dansaient encore dans ma tête : Maslow, Rogers, Paolo Alto, congruence, inconditionnel, subjectivité... Je pensais ... ce week-end je ne touche pas un ordinateur... je vais marcher, nager, faire du vélo, m'occuper de mes petits diables... Je pensais à vous aussi... Encore un mois, et cette aventure sera terminée... Il faut que je mette la danse de Matt sur le blog du desu ... que je n'oublie pas... Matt, c'est un gars d'une trentaine d'année qui a tout lâché pour faire le tour du monde ...et danser... son coach peut se féliciter, non ? Je vous souhaite de tous danser comme Matt ce week end ! et n'oubliez pas, postez au blog !