11 décembre 2006

Les coachs des politiques

On dit que l'un des premiers coachs politiques fut Socrate qui maîtrisait tout particulièrement l'art du questionnement, zone d'expertise du coach, et qui utilisait la technique de la maïeutique, terme qui consiste, selon les croyances de cette époque et dans cette tradition, à faire accoucher les esprits de leurs connaissances accumulées dans des vies antérieures. La maïeutique est destinée à faire exprimer un savoir caché en soi, alors que l'ironie vise à faire identifier par l'interlocuteur une ignorance non identifiée.

Peu de professionnels évoluant autour des hommes politiques se réclament du coaching. Ils disent les entrainer aux médias, les aider à prendre la parole en public, à exprimer clairement et simplement les choses, et les conseiller, quelquefois "en ami", comme "Thierry Saussez", le coach de Nicolas Sarkozy. "Les aider non pas à dire ce qu'ils ne pensent pas, mais à développer l'art de dire, et la confiance en soi" - dit Patricia Balme, qui accompagne" depuis des années" le ministre des PME, Renaud Dutreil.

Reste que le métier se fait discret, surtout comparé aux Etats-Unis, où les conseils/coachs s'affichent. "Il n'y a rien de péjoratif à entraîner un homme politique pour qu'il soit au meilleur de lui-même", plaide Patricia Balme, qui constate que "les hommes ont parfois peur de s'en trouver dévirilisés, hommes et femmes de ne pas paraître authentiques". Stephen Bunard, journaliste, serait particulièrement sollicité par "une majorité de femmes, qui ont une aptitude à accepter de se remettre en question...".

Le Point (5/10/2006) à d'ailleurs consacré un article à Natalie Rastoin, DG de l'agence de communication Ogilvy France, présentée comme "la coach de Ségo", et qu'elle aide à décrypter les tendances de l'opinion publique : "sondages, études, enquêtes, Natalie Rastoin en dévore des quantité". Son rôle auprès de la candidate PS, qu'elle conseille à titre grâcieux, consiste à "éplucher les enquêtes prospectives, disséquer les attentes des Français à travers les sondages et, à partir de là, élaborer des pistes de réflexion pour la candidate. Du planning stratégique de haut vol !"

De Socrate à Seguela , l'auteur de « La vie est trop courte pour travailler triste. », les politiques sont donc passés des philosophes aux communiquants, publicitaires et journalistes. Pas de jugement particulier là-dessus, juste un constat sur la place du ou des pouvoirs du verbe et de ses attributs modernes. A méditer, au cas où l'un d'entre vous viserait la place de conseiller/coach du roi ou de la reine !

Et pour terminer, un petit buzz politique, très affectueux...



Sources : Le Monde, Le Point,

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Attention à la paternité de la phrase dans votre post...

Article du Monde :

Stephen Bunard, journaliste qui a fondé en 2002 la société Coaching & Com, propose directement du "coaching politique" : "aider les gens à prendre la parole en public, à être vrai, à trouver leur style. Les aider non pas à dire ce qu'ils ne pensent pas, mais à développer l'art de dire, et la confiance en soi".

cordialement