20 octobre 2006

Empathiques de base, gardez vos distances...


Bon, je crois que ça y est, mon moi profond a finalement intégré que j’étais une empathique de base, dans le modèle de la process communication. Et alors, me direz-vous ? Est-ce que cela explique que depuis des années, je m’applique à rechercher et à trouver « la bonne distance » dans mes relations personnelles ou professionnelles, parce que si je ne la trouve pas, je tombe inévitablement dans l’émotion. Je dis je tombe, parce que c’est la sensation que j’éprouve, un glissement subtil qui peu à peu me fait passer d’un état à un autre, de mon cerveau à mon plexus, pour vous la faire en image. Souffle court, boule dans la gorge, rires étouffés... Les émotions ne me posent un problème que quand elle m’empêche d’être moi, c’est à dire libre, pas sous influence. Le week end dernier, j’ai donc intégré quelque chose de l’expression « muscler la posture ». !

Je vous souhaite un bon week-end, studieux certes, mais joyeux et dynamique. (il parait que c'est bon de faire des pauses aérées pour le cerveau !)

******************************

Sur le site
Maieustesie, un dossier complet sur l’empathie, qui évoque notamment L'illusion du miroir, Le guidage non-directif, et encore ces paragraphes que je vous livre in extenso :
"Être distinct sans être distant


« J'entends souvent des stagiaires se préoccuper de garder la bonne distance (dans le management, dans la conduite de réunion, dans les entretiens individuels, dans l'accueil, dans l'aide et l'accompagnement, dans les soins, dans la prise en charge des personnes âgées, dans la fin de vie etc...) Que de domaines concernés!

Ceux qui se préoccupent d'humaniser les rapports humains recherchent cette distance optimum un peu comme l'alchimiste recherche la pierre philosophale... ils semblent ne jamais la trouver et ils oscillent seulement entre le trop proche et le trop loin (c'est à dire entre le copinage et l'indifférence).

Ils ne la trouvent pas car le problème de la distance et trop simple pour les esprits compliqués: La bonne distance c'est PAS DE DISTANCE DU TOUT.

Le zéro de la distance produit l'infini de la qualité. Mais "distance zéro" ne signifie surtout pas "se mettre à la place". Car se mettre à la place, c'est aboutir à une sorte de fusion... qui amène la confusion. Si la bonne distance c'est pas de distance du tout, il est par contre fondamental d'être distinct.

Nous mettrons donc un soin tout particulier à ne pas confondre distinct et distant autant qu'à ne pas confondre proche et fusionnel

Être distant, c'est se mettre en rupture (se couper) de son interlocuteur. Il en résulte bien sûr qu'on ne le voit plus. Se mettre à la place, c'est se mettre en fusion (ne faire q'un) avec lui. Il en résulte alors qu'il disparaît et qu'on ne le voit pas non plus.

Pour voir l'autre, ce qui est important, c'est de s'individualiser. Être pleinement SOI face à quelqu'un à qui on accorde d'être pleinement LUI"

******************
Quelques infos, puisées ici et sur l’empathie.
  • L'empathie (de en - dans, à l'intérieur et, pathie, souffrance, ce qu'on éprouve) est une notion complexe désignant le mécanisme psychologique par lequel un individu peut comprendre les sentiments et les émotions d'une autre personne, en "se mettant à sa place" sans toutefois les ressentir lui-même. (… ) alors que l'empathie repose sur une capacité d'imagination, la sympathie repose plus sur la proximité affective avec celui ou celle qui en est l'objet.
  • Selon Carl Rogers: L'empathie consiste à saisir avec autant d'exactitude que possible, les références internes et les composantes émotionnelles d'une autre personne et à les comprendre comme si l'on était cette autre personne. (Dictionnaire de psychologie Doron-Parot chez Puf).
  • Jean-Louis Lascoux ( "Pratique de la Médiation" ed. ESF) évoque le néologisme alterocentrage, qui tend à définir, en médiation, une attitude et un comportement excluant une adhésion quelconque aux émotions exprimées par un tiers, à ne pas exprimer d'interprétation et donc, globalement, à ne pas s'identifier à l'autre (…). Le concept d'empathie implique une attitude centrée sur la souffrance énoncée, tandis que l'alterocentrage ne prend pas le parti de la souffrance : il permet le centrage sur l'interlocuteur. C'est donc un concept de distanciation excluant le parti pris sur ce qui est exprimé par l'autre : 'ne pas prendre les mots ou les états émotionnels comme des représentations certaines de l'expérience concrète vécue'.
  • Le test mis au point par le Pr Simon Baron-Cohen (avec d’autres), un spécialiste mondialement réputé de l’autisme, également auteur d’un livre récent sur les différences hommes-femmes (‘The Essential Difference. The Truth about Male and Female Brain’, Basic Books).Le principe en est simple: vous devez identifier l’&motion exprim&e par 36 photographies de visage, parmi un choix de quatre émotions pour chaque photographie.


La photo est de l'artiste américaine Barbara Kruger qui a créé pour la première ligne de tramway de Strasbourg, un panneau de 18,2 sur 7,6 mètres où est inscrit en grandes lettres L'empathie peut changer le monde.

Aucun commentaire: